MFV2 Guyane
Communiqué de presse
Quels sont les principaux changements qu’ont connus la société et la population guyanaise ces dernières années ? La seconde édition de l’enquête « Migrations, Famille et Vieillissement » (MFV) analyse et mesure les mutations sociodémographiques en Guyane au cours des années 2010 à 2020.
Tout comme MFV-1, cette réédition a été conduite par l’Institut national d’études démographiques (Ined) en collaboration avec l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui a assuré l’organisation de la collecte.
L’enquête « Migrations, Famille et Vieillissement » (MFV) est la première enquête de grande ampleur spécifiquement conçue pour les départements et régions d’outre-mer (Drom). Elle analyse et mesure les mutations sociodémographiques dans chacun d’entre eux. Forte des enseignements d’une première édition réalisée en 2009-2010 (MFV-1), elle a été reconduite en 2020-2021 (MFV-2) en Martinique, Guadeloupe, Guyane et La Réunion afin de mettre au jour les changements qui s’y sont opérés. L’échantillon a été conçu par l’Insee à partir d’un tirage aléatoire stratifié de logements dans les enquêtes annuelles de recensement. En Guyane, la collecte s’est déroulée du 8 janvier 2020 au 31 décembre 2021. 2 702 questionnaires ont été recueillis constituant un échantillon représentatif de la population du territoire de la bande côtière, âgée de 18 à 79 ans. |
Migrations : La majorité des personnes vivant en Guyane n’y est pas née ou est d’origine étrangère.
La population âgée de 18 à 79 ans résidant en Guyane se distingue par une faible part de natifs (Figure 1), qui ne représentaient en 2020 que 40 % des adultes vivant dans le département (contre 78 % en Guadeloupe, 79 % à La Réunion et 83 % en Martinique).
Comme en 2010, la majorité des non-natifs est née dans un pays d’Amérique du Sud ou des Caraïbes. Haïti arrive en tête (23 % des hommes, 30 % des femmes), suivi du Suriname (14 % des hommes, 20 % des femmes) et du Brésil (11 % des hommes, 16 % des femmes).
Famille : Une fécondité encore élevée et un nombre important de familles nombreuses
La Guyane est, après Mayotte, le département français où la fécondité est la plus élevée. Selon l’Insee, en 2021, l’indice conjoncturel de fécondité y était de 3,7 enfants par femme. En outre, le nombre moyen d’enfants par femme augmente légèrement dans les générations les plus récentes. Ainsi, les femmes nées entre 1980-89 déclarent avoir eu en moyenne 2,1 enfants à 30 ans contre 1,8 dans les générations nées entre 1960-69. Le modèle de la famille nombreuse est important dans toutes les catégories de la population guyanaise, même chez les femmes diplômées d’au moins le baccalauréat, lesquelles déclarent plus de 3 fois sur 10 vouloir un autre enfant quand elles en ont déjà 2 ou plus (Figure 2).
Vieillissement : La situation des femmes en termes de limitations d’activités s’amélior
En 2020, parmi les 50-79 ans résidant en domicile ordinaire, 36 % des hommes et 33 % des femmes déclarent être limités dans leurs activités quotidiennes depuis au moins six mois en raison de problèmes de santé (Figure 3). Cela représente 11 points de moins qu’en 2010 pour les femmes, mais 5 points de plus pour les hommes. La Guyane est le seul Drom dans lequel l’état de santé des hommes s’est dégradé et le seul dans lequel les femmes âgées présentent moins de restrictions d’activités quotidiennes que les hommes. La Guyane est pourtant le territoire dans lequel les difficultés pour marcher sont les plus fréquentes quel que soit le sexe : 32 % des hommes et 41 % des femmes sont concernés, soit près de 10 points de plus que dans les autres Drom.